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La Mercedes 190 SL de Marc

  • Alexandre Le Maire, Hesto.fr
  • 21 juil. 2017
  • 6 min de lecture

Notre ami Marc nous a offert une petite séance photo avec sa superbe Mercedes 190 sl (1955-1963)

Un peu d'histoire...

En septembre 1953, l'importateur aux États-Unis de Daimler-Benz, Maximilien Hoffman, arrive à convaincre la maison-mère à Stuttgart, de tabler sur la conception de deux nouveaux modèles de véritable voitures de sport tiré du coupé 300SL (gullwing), qui, remportant la Carrera Panamericana, avait obtenu une attention très spéciale de la part des Américains. Par ailleurs, Hoffman souhaitait compléter une gamme Mercedes-Benz jusqu'alors très conservatrice. Pour cela, la maison mère, en collaboration avec sa filiale américaine, décide de créer deux cabriolets, une version de la 300SL gullwing en version cabriolet et une version plus petite, la 190SL, dites de « tourisme sportif » afin d'offrir « un usage quotidien pratique ».

Afin de se détacher significativement des couts liés à la production de la 300SL, la 190SL va devoir significativement dévier de sa grande sœur. Pourtant, grâce à l'œuvre des designers de la maison Karl Wilfert et Walter Hackert, Mercedes réussit à créer une automobile qui reste très similaire esthétiquement à la 300SL mais plus petite de 30 cm et, surtout coûtant le tiers de son prix. En fin 1953, Hoffman reçoit de Stuttgart la promesse que 2 prototypes (une de la 300SL en version cabriolet et une autre de la 190SL) seront présentés à New York au "Salon International de l'Auto" le 6 février 1954.

Le marché US en ligne de mire

Malgré les 5 mois à peine de développement entre septembre 1953 et février 1954, Mercedes réussit un vrai tour de force et ses 2 prototypes ont connu un accueil triomphal au salon de New York aussi bien par le public que par la presse américaine. Le développement de la 300SL cabriolet demandant moins de modifications par rapport à la 300SL gullwing fut immédiatement approuvé en interne à la suite du Salon de New York, de sorte que la production de la 300SL cabriolet a commencé dès août 1954. La 190SL restait encore trop chère à la vente dans sa configuration de février 1954 et a donc été révisée durant le restant de l'année avec notamment un châssis monocoque W121 raccourci (nommé du coup le châssis R121) et enfin présentée dans sa version définitive en mars 1955 à l'exposition automobile de Genève (Geneva Motor Show). Grâce au succès rencontré à Genève, la production en série de la 190SL est approuvée et commence deux mois plus tard en mai 1955 à l'usine de Sindelfingen sur la même chaine de montage que la 300SL.

Même à prix réduit par rapport à leur grande sœur (la 300SL), les 190SL restent chers pour le marché automobile européen qui en 1955, année de sortie du modèle, est encore en pleine reconstruction à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Par ailleurs, en 1955, le déficit d'image de l'Allemagne persiste encore et nuit à Mercedes-Benz qui a quelques difficultés à se vendre en Europe hors Allemagne. Les modèles sportifs de rêve tels les 300SL et 190SL sont d'ailleurs là pour enrayer cette négativité. En tout état de cause, le modèle sera donc naturellement conçu avec le marché américain en tête et vendu quasi exclusivement vers ce marché (>80 % de sa production). On notera la très grande présence de chromes extérieurs pour plaire au marché US, une présence atypique chez Mercedes et qui diminuera drastiquement sur les modèles suivants lorsque la répartition des ventes US/Europe sera plus équilibrée.

Cette disproportion des ventes vers le marché US explique aussi la relative rareté du véhicule aujourd'hui en Europe (comparé aux USA), même si depuis quelques années, avec l’internationalisation des ventes aux enchères de voitures de collection de prestige, beaucoup de 190SL ont été réimportées vers l'Europe. Contrairement au modèle 230SL qui lui a succédé, la 190SL vendue aux USA ne présentait aucune différence par rapport à sa version européenne si ce n’est le compteur de vitesse qui était en MPH. En effet, l’optique du feu arrière avec la partie du clignotant en jaune ne fut offert par Mercedes qu’en pièce détachée de remplacement pour le marché européen (l’optique arrière d’origine étant bien rouge, blanc, rouge des deux côtés de l’Atlantique). Le porte-plaque minéralogique arrière a en revanche toujours été de taille européenne même pour les véhicules vendus aux US car cela donnait un "European feel" (lire "chic").

Il était prévu que la 190SL puisse atteindre les 190 kilomètres par heure. Dans la pratique, la vitesse maximale était plutôt de 175 km/h, ce qui était encore très élevé en 1955, mais qui permettait de mieux la différencier de sa grande sœur la 300SL qui elle pouvait atteindre les 200 km/h.

Motorisation

Le bloc moteur à quatre cylindres de la 190SL (appellation interne : M121 B II) est basé sur le moteur six cylindres de la 300SL. Le moteur de la 190SL a une cylindrée de 1 897 cm3, arbre à cames en tête, deux carburateurs Solex double corps, avec une puissance portée à 105 chevaux (DIN) à 5 700 tr/min (77 kW). Outre la réduction du nombre des cylindres par rapport au moteur de la 300SL, le diamètre de 85 mm des cylindres de la 300SL reste inchangé dans la 190SL, bien que la course des pistons pour la 190SL a été réduite de 88,0 mm à 83,6 mm.

La transmission 4 vitesses manuelle est restée la seule transmission disponible durant toute la production de la 190SL.

Les performances de la 190SL sont de 175 km/h en vitesse de pointe, avec un 0 à 100 km/h en 14,5s.

Carrosserie

Comme la 300SL cabriolet, la 190SL reprend de nombreux éléments de style de la 300SL coupé. La calandre, les pare-chocs, les phares avant et de nombreuses pièces intérieures sont identiques à celle de la 300SL coupé. La 300SL cabriolet et la 190SL partagent les mêmes pièces de capote. En revanche, les feux arrière de la 190SL ont été pris à partir de la classe S ponton. En plus des exigences visuelles qu'ils s'étaient données, les ingénieurs de Mercedes pensaient aussi à la fonctionnalité de chaque élément. C'est pourquoi la présence des petites ailes avant et arrière horizontal protégeaient les côtés de la voiture de la saleté.

Contrairement à la 300SL qui avait un châssis tubulaire très innovant, le châssis de la 190SL est dérivé du châssis plate-forme de la modeste berline 180, qui est ensuite raccourci de 25 cm. La carrosserie est en acier mais les quatre ouvrants (portières, coffre arrière et capot moteur) sont en aluminium.

Les suspensions, sont quant à elles, identiques sur les deux modèles 190SL et la 300SL cabriolet. Très innovantes pour l'époque, elles sont entièrement indépendantes, double triangles à l'avant et essieux battants à l'arrière.

L'empattement de la 190SL est de 2 400 mm, sa longueur de 4 219 mm, sa largeur de 1 664 mm et sa hauteur toit fermé est de 1 422,4 mm. Le poids à vide est de 1 158 kg. La capacité du réservoir de carburant est de 17 US gallons (64 litres).

La 190 SL aujourd'hui

La 190SL est aujourd’hui considérée comme une voiture de prestige à part entière avec des clubs de fans (Mercedes Classics Clubs) qui lui sont dédiés et ce dans la plupart des pays occidentaux. La 190SL, tout comme la 300SL, est considérée comme représentant l’apogée de la perfection en termes de ligne de carrosserie chez Mercedes. Mercedes-Benz le sait et entretien le mythe via un atelier de restauration tout particulier pour les 190SL et 300SL à Fellbach, Allemagne. En France, un garage appartenant à Mercedes-France est spécialisé dans la révision et la restauration des voitures de prestige Mercedes (dont la 190SL). Ce garage est à Stains (banlieue Nord de Paris).

L’excellente construction des 190SL, à l’image de la marque Mercedes-Benz, et la disponibilité assurée par le réseau Mercedes de la quasi-totalité des pièces détachées, rendent la 190SL très séduisante pour tout type de collectionneurs car finalement relativement peu couteuse en entretien et donc facilement utilisable même pour des longs voyages. La fiabilité de la 190SL est considérée comme relativement bonne pour une voiture de collection. Les défauts notoires sont la difficulté de son allumage à froid, tenue de route sur route mouillée laissant à désirer et suspension un peu molle pour une sportive.

Le prix de vente en France en 2013 d’une 190SL en état de marche s’établit entre EUR 60.000 (très mauvaise condition) à EUR 160.000 (état concours). Des hard-tops de 190SL sont trouvables de temps en temps sur eBay Motors pour USD 10.000-15.000 (attention les hard-tops changent de forme à partir de 1959 - lunette arrière plus grande). Mercedes-Benz est à la disposition de tout acheteur pour la vérification de l’authenticité des véhicules.

Alexandre, source Wikipedia

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